Visite au musée des amis de la 5ème escadre d'Orange

Bonjour,

Aujourd'hui voici le récit d'une visite de la collection de M. Tourniaire à Orange. Une collection pas toujours très connue qui pourtant mérite le détour. C'est par exemple la seule qui abrite l'ensemble des appareils du groupe aéronaval embarqué de 1965 à 2000 sur les Foch et Clémenceau en bon état. Le musée de Rochefort ne possédant pas d'étendard IV P (par contre il a un Aquilon).

On trouve donc une collection de mirage très complète. Beaucoup de mirage III bien sûr mais aussi de F-1 avec un F-1 C et un mirage F-1CT...




Bref une visite très intéressante. Si les appareils sont à l'extérieur, cela ne veut pas dire pour autant qu'il sont abandonnés, laissés sans entretien, j'ai pu m'en aperçevoir en y allant puisque tous sont protégés (cockpits bachés, protégés du soleil) en attendant le projet de couverture prévu pour dans quelques années qui les maintiendra définitivement à l'abri des intempéries.

Ce musée a récupéré beaucoup d'avions dernièrement et certaines pièces sont réellements rarissimes comme un des RF-84F Thunderflash français (53-7577) actuellement en restauration dont je n'ai pas pris de photos (occupé que j'étais à discuter).

Commençons sans plus attendre ce tour du propriétaire :


D'abord un peu de mystère:

On commence avec le IV A même si un II C (le 52) est présent dans les hangar avec pas mal de boulot à faire dessus.

Le mystère IV A N°28 a été restauré aux couleurs de l'escadron 1/5 Vendée et de son escadrille SPA 124 Jeanne d'arc. Cela parait bien cohérent avec le nom du musée (amis de la 5ème escadre) et avec le fait que la base d'orange où étaient basés les appareils est toute proche.

Ici ce SMB-2 N°53 est aux couleurs du 2/5 Ile de France dernier rescapé de la 5ème escadre qui poursuit ses traditions sur mirage 2000 B et C. Dommage qu'aucun appareil exposé ne reprennent les couleurs du 3/5 Comtat venaissin qui volait sur mirage F-1 puis sur mirage 2000 B à Orange.

Bien que cetains marquages aient souffert de leur exposition aux UV, les appareils présentent globalement un bon état de conservation.

Parmi tous ces Dassault un avion de la SNCASO, le vautour, celui ci est un II N, le 358 qui a appartenu au CEV et coule une paisible retraite à Orange.

Puis avec les mirage III:

Ici un le mirage III B  N°231 qui fit l'age d'or de l'EPNER (Ecole du personnel navigant d'essai et de réception) à Istres. Il est décoré à l'occasion des 50 ans de l'école en 1996. Il est équipé de bidons supersoniques.

Le mirage III B permettait au Élèves de voler sur un appareil à commandes de vol hydrauliques sans interface électrique comme sur le mirage 2000, le dernier mirage III à avoir volé au CEV est le 560 en novembre 2005..

Au fond de l'allée deux mirage III E, dont l'un le N°495 / 3-XL a appartenu au 3/3 Ardennes dernier escadrons à avoir mis en oeuvre des mirage III dans l'armée de l'air jusqu'en 1994. L'autre est le N°526 / 13-QU

juste à côté, le code 33-TL du mirage IIIRD N°363 trahi l'appartenance de l'appareil à l'escadron 3/3 Moselle (la cocotte) de la prestigieuse 33ème escadre de reconnaissance. Juste à côté on distingue un des dernier III B de l'armée de l'air à avoir volé, le 241 / DK .

Cet appareil fait partie d'une série assez particulière (241 à 250) destinée à l'entrainement des Forces Aériennes Stratégiques. Le mirage III B2 ou B-RV était en effet équipé d'une perche de ravitaillement sèche (non fonctionnelle) qui permettait l'entrainement des équipages de mirage IV à moindre coût. Ces appareils ont longtemps appartenu au CIFAS avant d'être reversé à l'escadron Bretagne à la dissolution de celui-ci en 1992. Le Bretagne les a donc utilisé pendant très peu de temps puisque les derniers mirage III B ont été retirés du service en 1993.

Tout au bout, un autre III B plus classique, le 222 (il a un tube pitot à l'avant et non la perche de ravitaillement comme le mirage III B2) qui porte un code de la 13ème escadre de chasse de Colmar (escadron 1/13 Artois).

Il manque encore quelques mirage à ce tableau (le R n'est pas représenté ainsi que le 5F) mais un manque a été comblé récemment puisque le mirage III C N°43 vient d'arriver).

Le travail à faire dessus à l'air important.

Après les III vient la génération Jaguar / mirage F-1, les deux sont présents dans le musée:

Le mirage F-1 C 103 l'un des derniers construit ne possédant pas la perche de ravitaillement en vol

le Mirage F-1C 103 était auparavant un pot de fleur sur la BA 112 de Reims jusqu'en 2012 date de sa fermeture. La base avait en effet vu la fin des derniers mirage F-1C en 2003. La dérive est décoré suivant le schéma qui prévalait dans les années 70 et qui a ensuite laissé place dans les années 80 a un insigne beaucoup mois visible. 

Un mirage F-1 CT 238 / 33-FN du 3/33 lorraine alors que les derniers appareil du type on pris leur retraite voici deux ans sur la BA 118 de Mont de Marsan. Ce sont les mirage F-1 CT qui ont pris la relève des mirage F-1 C au 3/33 lorraine avant d'atterrir au 1/30 Alsace et 2/30 Normandie Niemen avant de finir au 2/33 Savoie.

Le Jaguar E7 récupété à Rochefort en juin 2013 derrière lui un Jaguar A, le 149 arrivé en juillet 2012. Le Jaguar E7 est décoré d'un côté aux couleurs de la 7ème escadre de chasse de l'autre aux couleurs de la 11ème escadre depuis qu'il a été remis en état de marche pour le meeting de rochefort en 2011 (il a simplement roulé). 

Un des point remarquable du musée est la présentation des appareils avec leur équipement comme ici ce lance leurre plaqué sous l'aile du Jaguar A.

Arrivé récemment, en provenance de Vannes, ce T-33 aux couleurs exotiques, un ancien appareil français, star de cinéma puisqu'il a servi au tournage de la 1ère saison de la série les chevaliers du ciel avec Jacques Santi et Christian Marin, cet appareil jouait alors le role du méchant.

l'appareil porte le code 314-YP, il s'agit du 21009 (il a servi un temps à Creil à l'entrainement anti feu) montrant qu'il volait au GE 314 de Tours. Derrière l'un des deux Super Frelon du musée, récupéré à Marignane, l'appareil était surement destiné à un pays arabe.

L'appareil semble complet.

Le Fouga est bien sûr présent, ici, le N° 409 équipé de réacteurs marboré II. L'appareil en plus d'avoir équipé les écoles de Meknès puis Cognac et Salon a également servi dans les différentes escadres françaises comme avion de liaison dans les SALE (Section Aérienne de Liaison et  d'Entrainement). Le 409 a été pris en compte dans l'armée de l'air le 24/10 /1963, affecté à la base de Cognac en 1964, il portait le code XO jusqu'en 1970. Il fut par la suite affecté à la 7ème escadre de chasse en 1972-1973 avec le code 7-JG puis à la 13ème escadre.

Dans un coin, un morane Paris du GE 316 (N°91)  qui servait à la formation des navigateurs de l'armée de l'air sur la base de Toulouse francazal aux côtés des 4 Nord 262 AEN (équipés d'un radar ORB 32 comme les 15 Nord 262 E de la marine).

Comme à Corbas, le mirage 2000 a fait une entrée discrète dans le musée qui possède à la fois un mirage 2000 B et un mirage 2000 C (en attendant les muds, c'est à dire les mirage 2000 N et D d'attaque au sol).

Le 2000 B est le 520 / 5-OS, équipé d'un M-53-5 comme le 519 / 5-OW de Corbas. Les deux se sont cottoyés à l'escadron 2/5 Ile de France d'Orange de 1998 à 2008.

Ce mirage 2000 C (N°19) porte un code type RAF à l'époque où l'escadron volait sur spitfire pendant la 2ème guerre mondiale.

Aux côtés de la croix de Lorraine, l'ancien code de l'appareil est visible 5-NE ce qui signifie que l'appareil faisait partie des derniers mirage 2000C du 1/5 Vendée qui a cessé d'exister en 2007, l'appareil a donc reçu son code RAF ultérieurement, il y a peu de chance qu'il ait volé au 2/5. 

Quelques avions étrangers sont également présentés tels que ce Fiat G-91 italien.

ou ce mig 21 F13 Fishbed B tchèque produit localement, son nom tchèque est S-106. L'appareil possède une verrière modifiée

On peut également voir un mirage 5 belge,un Hawker Hunter suisse, des vampire suisse...


Mais si j'ai fait le déplacement c'est également en grande partie à cause des appareils de l'aéronavale présents sur le site:

Un étendard IV M, le N°37 aux couleurs intermédiaires des années 80 lorsque l'appareil servait à la formation des pilotes de chasse embarqués à l'escadrille 59S de la BAN de Hyères le Palyvestre.

Très peu d'appareils conservent ce camouflage qui est donc plutôt rare.

Là encore les marquages ont souffert on reconnait cependant bien le canard qui apponte sur la tortue, l'insigne de la 59S depuis qu'elle a abandonné sa "tête de loup" dans les années 70.

Comme le Jaguar A, l'étanrd IV M embarque un peu d'équipement, ici un lance roquette.

Sous l'aile du Vautour, une aile intrigante, il s'agit de celle du Fouga Zephyr N°12 qui est resté longtemps sur l'aérodrome civil de Cuers à s'abîmer à l'extérieur avant que sa restauration ne débute ici à Orange.

Le breguet 1050 alizé N°55 a fait son dernier vol en septembre 2000 puis est resté sur une des marguerites de la BAN de Nîmes Garons pendant une dizaines d'années aux côtés des alizé 49, 50, 52, 53, 56 et 59. Une association a essayé de le faire revoler mais devant l'ampleur du chantier, elle a renoncée, l'association alizé Marine étant elle allée au bout des difficultés puisque ayant fait revoler le N°59 en mai 2013. Aujourd'hui 3 de ces appareils ont été ferraillé, les autres faisant le bonheurs d'associations.

A l'occasion du retrait de service de l'alizé, le 15/09/2000, 3 appareils avait vus leur dérive décorée, le 49, le 50 et le 55, les 3 sont conservés respectivement au Musée de l'aviation de chasse de Montélimar, au CAEA de Bordeaux et à Orange. En plus des dates d'entrée et de retrait de service la dérive montre les 3 flottilles embarquées qui ont volé sur alizé. La 4F de 1960 à 1997, la 6F de 1959 à 2000 et la 9F de 1960 à 1972.

Le F-8P Crusader N°8 a été récupéré à Landivisiau dans le parc à ferraille avant que son état ne se dégrade il est caractéristiques des derniers Crouze qui équipaient la 12F à Landivisiau dans les dernières années de service entre 1994 et 1999.

 L'appareil le plus rare de la collection, celui que j'avais le plus envie de voir, l'étendard IV PM N°153 ex-étendard IV M N°53 un des 4 à avoir été converti en étendard IV P à l'arrivée des super étendard. Cet appareil récupéré à Landivisiau a été modernisé dans les années 90 avant d'être retiré du service en 2000.

Extérieurement peu de chose le distingue d'un étendard IV M si ce n'est la pointe avant; Il porte le même camouflage que le super étendard qu'il a porté approximativement de 1987 à 2000.

un insigne qu'on a perdu l'habitude de voir dans les cieux français, celui de la Flottille 16F qui après avoir volé sur Aquilon a été la seule à avoir été équipée d'étendard IV P (si l'on excepte une brève période où la 15F a eu un détachement).

Une belle collection à visiter, mais il en reste encore à voir puisque en plus des appareils dans les hangars, un appareil plus gros que tout ce que je vous ai montré attend à l'abri sur la base d'Orange que les lieux soient couverts. Il s'agit du mirage IV P N°54 / CA récupéré à Chateaudun durant l'été 2013.

Sa restauration a débutée et un CT-52 a été récupéré pour être présenté avec l'avion, j'ai hâte de le voir ! Si vous aviez besoin d'une raison de plus pour aller voir le musée, la voici !

Une petite dernière pour ce mirage 5 maquillé en un faux mirage III C de la base d'orange qui trone sur un rond point à proximité du musée.

Bon week end

Baptiste

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