Bonjour,
J'ai eu un petit passage à vide pour les articles de spot'aero (dur de faire un article par semaine des fois !), en voilà un gros pour me rattraper...
Cela fait quelque temps que je pensais à écrire cet article sur un avion qui ne fait jamais parler de lui mais qui tout doucement fait son chemin vers les 40 ans de service dans l'aéronautique navale. Pas sûr cependant qu'il y arrive, la relève est arrivée, ce mois de septembre, toute aussi silencieuse que l'ont été les Rallye 100S de la royale. C'est pour éviter que ce départ ne se fasse dans l'indifférence totale comme cela s'est trop vu par la passé (pour les Nord 262, pour les mystère 20 de l'armée de l'air...) que je prend la "plume" aujourd'hui. Un avion moqué dès ses débuts par certains et qui s'est taillé sa place par ses performances parfois ahurissantes (notamment la capacité STOL du Minerva). C'est dans ce type d'avion que j'ai fait mon baptême de l'air, voilà sans doute une des raison qui fait que j'y suis attaché. Et maintenant, que soufflent les "canaris" ...
Le 71 en vol au dessus de la Bretagne. (photo Collection François Aubertel) |
L'histoire de ces rallye commence en 1974 à Tarbes où se trouve la maison mère, la SOCATA. Cette société est l'héritière directe de la firme Morane Saulnier qui a réalisé tant d'avions dont beaucoup ont marqués les marins: MS 474 Vanneau, MS 733 Alcyon, MS 760 Paris...
En 1974, le Rallye n'en est pas à ses débuts loin de là ! Son origine remonte à 1958 avec la participation à un concours organisé par le service de formation aéronautique et des sports aériens.pour un avion léger de vulgarisation.
Conçu chez Morane Saulnier, l'appareil effectue son premier vol au mains de Jean Cliquet pilote d'essai de la société en juin 1959.Le 6 janvier 1963, des suites de difficultés financières de la société Morane Saulnier, la gérance en est confiée à Potez (qui y voit là l'occasion de placer ses moteurs, les versions à moteurs Potez auront cependant un succès limité). Le 20 mai 1965, la gérance des établissement Morane Saulnier est confiée à Sud Aviation. La SOCATA (SOciété de Construction d'Avions de Tourisme et d'Affaires) est alors créée en 1966, cette ancienne filiale d'EADS existe encore aujourd'hui, elle produit maintenant les TBM 700 puis 850 toujours à Tarbes sous le nom de Daher-Socata.
Mais revenons à 1959, le rallye perds le concours du SEFA, il est de construction métallique et les appareils bois et toile sont favorisés. Le Rallye entame alors un périple à travers l’Europe et se retire du concours, il est décidé de faire une version triplace qui devrait mieux se vendre d'après les sondages (bien en pris Morane Saulnier puisque le vainqueur du concours du SEFA, un biplace Legrand Simon ne fut jamais construit en série). L'appareil effectue donc des vols de démonstration, du Maroc à la Scandinavie en passant par la suisse, l’Allemagne... Cette campagne est un succès, l'appareil reçoit des commandes, les clients sont surpris de voir un appareil tout métal aussi peu cher, aussi sûr (notamment aux basses vitesses grâce à ses becs de bord d'attaque). La production de l'appareil a en effet été optimisé et des nouvelles techniques issues de l'industrie automobile sont utilisées. Certains mois, jusqu'à 40 appareils sont produits !
Le Rallye Minerva, des performances STOL impressionnantes. (DR) |
La famille des Rallye est très nombreuse et il peut être difficile de s'y retrouver entre les désignations Morane Saulnier, celles Socata, les différentes motorisations... J'ai donc essayé de faire un tableau qui n'est cependant pas parfait !
Comment parler du Rallye sans parler de ses qualités, pour cela, je laisse la parole à Bernard Chabbert journaliste aéronautique bien connu, voici l'un de ses commentaire sur le forum aéronautique Pégase.tv
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...Petite réflexion personnelle: pourquoi tant de haine à l'égard de l'un des avions légers les plus réussis de l'histoire, qui n'avait finalement comme défaut que d'avoir été pensé et construit par des spécialistes de l'aviation lourde, peu regardants à la dépense ni encombrés de soucis de simplicité?
Le Rallye, avec ses becs, ses volets ahurissants d'efficacité, ses gouvernes d'une incroyable puissance, son aérodynamique trompeuse (on s'est longtemps gaussé de ses allures de porte de grange volante) mais en réalité optimisée pour le vol sinon lent, du moins peu rapide, avec son train d'avion embarqué (roues tirées, la solution la plus coûteuse, s'il vous plaît), sa grande cabine à la visi totale, ce bon vieux Rallye est sans contestation possible un chef d'oeuvre dans le genre Land Rover volante. Les versions plus puissantes, avec quelques joliesses esthétiques et un bel intérieur, frisaient même la Range Rover et j'ai le souvenir de somptueuses traversées de la France, des Pyrénées jusqu'à Paris, qui avaient des airs de flâneries paisibles et qui, pourtant, à l'arrivée, n'avaient duré qu'une demi-heure (de plaisir) de plus que le même trip en avion-cabine américain, construit souvent manière boîte de conserve (spamcan, terme utilisé pour définir la construction typique US d'avions légers des années 60/70, par la presse américaine elle-même).
Un beau Rallye 235, joliment retapé, une paire de casques modernes sur les oreilles et une solide paire d'Oakley, et vous voilà outillé pour parcourir en vrai gros triplace (trois solides, leurs bagages, et de l'essence pour des étapes de deux heures plus les réserves, soit de quoi voyager idéalement en Europe) des étapes que les qualités de cet avion étonnant vous permettront d'apprécier à leur vraie valeur, en particulier dans le domaine de l'observation du monde qui défile tranquillement sous les ailes. Et avec ses qualités d'atterrissage et décollage très courts, même sans être un Maurice Sérée (pilote d'essai du Rallye), il n'existe pas en Europe un seul terrain qui vous résiste.
Quand à la durabilité... Il n'y a qu'à constater la carrière de remorqueur assumée bravement par ces avions pas vraiment étudiés pour ça au départ pour tirer son béret, et l'abaisser bien bas devant ce mal-aimé qui a pourtant donné des ailes à des dizaines de milliers de pilotes français, sans en faire de mauvais aviateurs au contraire, et surtout sans les casser trop fréquemment.
Et j'ai des souvenirs délicieux d'approches très lentes sur des pistes de brousse, avec 1600/1800 tours, tous volets et becs dehors happant les filets d'air, cramponné au dicton "le manche c'est la vitesse, les gaz c'est la pente", venant finalement impacter tel un appontage dans les tous premiers mètres de bande, et vite les freins, les volets rentrés, et l'incrédulité de constater qu'avec une petite brise, j'avais sans aucun talent particulier stoppé ce qui l'instant d'avant était un avion volant plus vite qu'une grosse auto quand même en l'espace de cinq longueurs de fuselage...
Bel avion!"
Bernard Chabbert, février 2004
Je crois qu'il a tout dit, inutile d'en rajouter !
Une publicité de 1966 vantant la sécurité du Rallye. |
Revenons aux appareils de l'aéronautique navale qui en 1974 veux remplacer ses MS 733 vieillissants (livrés en 1957), vous pouvez retrouver leur histoire ici. C'est un nouvel appareil Morane Saulnier qui est choisi (enfin presque, si vous avez suivi, c'est SOCATA), puisque le Rallye 100 S va désormais opérer à la SVS (Section de Vol Sportifs).
Les pilotes de l'ERC (Escadrille de Reception et de Convoyage) vont chercher les appareils flambant neuf à Tarbes le 18/04/1974. C'est l'occasion d'immortaliser le moment, au dessus de la ville, les 10 Rallye 100 S en échelon refusé.
Prise en 1974 par Roger Demeulle, c'est la photo qui immortalise le plus de Rallye de l'aéronautique Navale en vol. (l'inscription MARINE n'est pas encore présente) |
Les numéros des appareils sont:
62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70 et 71. (leur numéro de série étant 24XX, XX étant les nombres cités précédemment).
Le 23 avril, les appareil partent pour leur nouvelle destination, la BAN de Lanvéoc Poulmic au coeur de la bretagne. Ils doivent rejoindre leur nouveau port d'attache par un voyage en deux étapes (le rallye n'est pas un avion très rapide !) d'abord un vol Tarbes- La Rochelle effectué individuellement puis un deuxième vol jusqu'à Lanveoc effectué cette fois en vol groupé avec passage au dessus des Sites de l'aéronautique navale survolés (Rochefort...).
5 des Rallyes de la SVS en formation au dessus de la presque île de Crozon (62, 71, 65, 64 et 66) |
En 1975, la marine prend livraison de 6 autres Rallye dont le numéro de série est 25XX avec XX:
82, 83, 84, 85, 86 et 87.
Ces Rallyes là ne rejoignent pas la Bretagne (sauf le 87) mais les rivages plus chaud de la méditerranée sur la BAN de Fréjus St Raphaël. Ils vont former la Section d'Instruction en Vol chargée de faire la sélection des élèves du Cours Préparatoire à l'Aéronautique Navale (CPAN) candidats à la spécialité de pilote. Ainsi le Rallye sera le premier contact avec un avion de quasiment tous les élèves qui évolueront ultérieurement sur Super-étendard, Crusader, Atlantic... Pendant une vingtaine d'heures de vol ces élèves vont souffrir aux côtés de leur instructeur avant de rejoindre la BA 709 de Cognac (si la sélection s'était bien passée) où le Fouga Magister les attendait pour la suite.
Juin 1979, un Rallye de la SIV à Fréjus St Raphaël (photo Thunderstreaks.com) |
Un jeune pilote devant sa première monture qu'il vient de réussir à dompter seul. Le SOCATA Rallye 100S numéro 85 en 1979 (photo Collection François Aubertel). |
Juin 1979, Le Socata Rallye 100S 86 en maintenance à Fréjus St Raphaël. (photo Thunderstreaks.com) |
En 1979, l'aéronautique navale acquiert 9 Cap 10B qui vont succéder au Rallye dans ce rôle de sélection en vol. Les Rallye disparaissent donc de Fréjus en 1980 et rejoignent Lanvéoc.
A partir de septembre 1981, l'ERC (Escadrille de Reception et de Convoyage) de Cuers dispose également d'un appareil en remplacement d'un Piper Pa-31 Navajo. Jusqu'en 1992, cet appareil appartient toujours officiellement à la 50S successivement le 66 et le 70 (peu être d'autres). Les missions attribuées à l'ERC sont:
- Le convoyage des avions de la marine
- La réception et la mise au point des avions sortant de visite de l'Atelier Industriel Aéronautique de Cuers.
Le rallye permet donc de transporter le personnel navigant d'une base à une autre en fonction des missions de convoyage.
En 1995, la 10S fusionne avec l'ERC, pour donner l'ERCE (Escadrille de Reception, de Convoyage et d'Expérimentation) il récupère donc le Rallye 100S qui va avec et est désormais basé à Hyères.En 2001, nouveau changement de nom pour l'ERCE qui devient CEPA/10S (Centre d'Expérimentation pratique et de réception de l'aéronautique navale).
L'insigne composite du CEPA 10S, composé de celui de la 10S, de la BAN de St Raphaël et de l'ERC. |
A Hyères, le 70, vu le 23/01/2008, surement affecté au CEPA mais possédant encore l'insigne de la 50S (photo Bruno Boudet). |
Le Rallye 70, sans doute le dernier du CEPA, vu en septembre 2012 à Morlaix (photo T-bird) |
Une autre formation a reçue quelques Rallye, la 51.S qui renaît le 1er mars 1985 sous le nom d'École d’Initiation au Pilotage (EIP) et escadrille 51.S sur la BAN Rochefort avec des CAP.10B et MS.880 Rallye. Les MS.880 Rallye sont réaffectés à partir de 1988 à l'escadrille 50.S de la BAN Lanvéoc-Poulmic. En 1992, on compte 4 Rallye à Rochefort et 10 à Lanvéoc, je ne dispose malheureusement pas de photos.
L'insigne de l'escadrille 51S |
Mais revenons en Bretagne à la SVS qui en le 1er novembre 1984 change de nom pour devenir la 50S (vous suivez toujours ?). Sa mission assurer l'initiation et l'évaluation en vol des élèves de l'école navale et de l'école militaire de la flotte. Les élèves de l'école navale ont ainsi la possibilité de s'initier au pilotage des avions légers (la 50S est voisine de l'école navale) cela permettant de susciter en certains la vocation de pilotes.
Le Fanion de la 50S |
L'insigne de la 50S a été créé en 1959 alors que l'escadrille formait les pilotes d'hydravion sur Sunderland (ça change bien du Rallye !) |
Le Rallye 87, dernier à avoir été livré à la marine, vu au milieu des années 80 au dessus de l'école navale. (DR) |
Vers 1990, les Rallyes de la 50S en vadrouille, admirez au passage la combinaison de vol orange qui était la norme dans les escadrilles des la marine dans les années 80-90. (DR) |
Au cours de ces années, le sympathique monomoteur acquiert un surnom: "canari" du fait de sa couleur jaune. Ce sera d'ailleurs l'indicatif des appareils de la 50S.
Au cours des 40 années de service, les missions n'ont guère changées mais revenons donc à la fin des années 80 à la 50S pour un petit vol avec les canaris de Lanvéoc :
Tout d'abord, l'environnement, le cockpit, est bien sûr à l'ancienne, tout en analogique, et rien n'a changé en 40 ans, si ce n'est les pilotes... (photo T-Bird) |
Au dessus du finistère, la patrouille de la 50S va passer au dessus du fort de Quelern, on distingue la pointe du Raz (Collection François Aubertel) |
L’îlot des capucins sur la pointe des espagnols, avant de mettre le cap sur Ouessant (Collection François Aubertel) |
Passage au dessus de l’île des Quéménès (Collection François Aubertel) |
6 appareils avec le photographe, l'escadrille a mis tous ses avions disponibles en vol. (Collection François Aubertel) |
Ouessant est en vue. (Collection François Aubertel) |
Les côtes de l'île d'Ouessant (Collection François Aubertel) |
Et ensuite, passage à la pointe St Mathieu pour le retour.(Collection François Aubertel) |
Autre jour, autre défilé pour le départ de la Jeanne d'arc:
En virage près de l'île longue qui abrite les Sous marins nucléaires lanceurs d'engins français. (photo collection François Aubertel) |
Le 30 aout 1996, la 50S accueille les 9 Cap 10B de la défunte 51S de Rochefort et devient ainsi EIP/50S (La 51S avait été créée en 1983 suite au transfert de l'EIP de St Raphaël à Rochefort).
La 50 S dispose alors de 9 cap 10B et de 15 Rallye, c'est trop d'avion pour les besoins de la marine qui à l'époque est en pleine restructuration (de 1996 à 1999, on passe de 70 000 à 56 000 personnes !). Il est décidé de vendre les 6 exemplaires acquis en 1975 (82 à 86). Ces appareil partent en 1997 et connaîtrons des destins variés, aujourd'hui, seul le 84 continue à voler sur le terrain de Besançon la Vèze où il porte l'immatriculation F-GPSO (sa décoration reste assez proche de celle des avions de la marine, même s'il a perdu son damier il y a quelques années).
Le F-GPSO à la Vèze en 2008, à part l'hélice et l'immatriculation, la décoration a peu évoluée. (photo Andy Davey). |
Le F-GPAL (ex-83) stocké à Etampes en 2012. (photo Joe Evans) |
Le rallye 100S F-GSET (ex-86) détruit le 31/03/2000 (photo Don Hewins) |
L'EIP/50S ne connaîtra plus de gros changement, sa taille changera assez peu, à noter dans les années 2000 un changement de hangar de la 50S qui reçoit des locaux plus modernes. En moyenne, suivant les visites des appareils, elle est dotée de 7 Rallye et 7 Cap 10B servis par 13 moniteurs et 17 techniciens. Les moniteurs sont très sollicité puisqu'ils peuvent effectuer jusqu'à 3 missions par jour et 250 heures de vol par an.
En 2002, Rallye et Cap 10 devant les nouveaux hangars de la 50S. (photo Cols bleus 2002) |
Les promos d'EOPAN se succèdent à Lanvéoc, mais ils volent plutôt sur cap 10B, les Rallye étant utilisés par les élèves de l'école navale.
Les promotions successives d'EOPAN ont pris pour habitude de créer des patchs dont beaucoup sont très réussis
Les promotions successives d'EOPAN ont pris pour habitude de créer des patchs dont beaucoup sont très réussis
Promo 2008 C |
Promo 2008 B |
Promo 2007 D |
Défilé au dessus de l'école navale. (DR) |
Le rallye 100S 68 vu en 2008 à l'Ocean Tiger meet de Landivisiau (photo Olive.spotter) |
En 2008 Le Rallye 100S 63 reçoit une décoration spéciale inspirée de celle des corsairs de l'aéronautique navale qui en 1956 ont participé à la crise de Suez (décoration bleue nuit avec des bandes de débarquement jaunes et une dérive tricolore).
Participation au 4L Trophy des étudiants de l'école navale, aux couleurs des corsairs de Suez ! (DR) |
Le Rallye 63 porte toujours sa décoration spéciale en 2013, 5 ans après. (photo Cyril Connan) |
Mais petit à petit c'est la fin pour les vaillants Rallyes. l'ERC perds son appareil et certains des 10 Rallye restant sont cannibalisés au profit des autres. Ainsi à l'heure actuelle le 69, le 71 ainsi que deux autres appareils non identifiés attendent leur sort dans un hangar de la BAN de Lanvéoc.
Le Rallye 69 pourra peut être revoler un jour... On distingue un autre appareil derrière dont j'ignore le numéro. (DR) |
En septembre 2013, 3 Cirrus SR-20 arrivent pour relever les Rallye qui en leur temps ont remplacés les Alcyons. Ces 3 avions sont par contre civiles, ils sont loués à la marine par Cassidian, la division militaire d'EADS. Encore une fois quel dommage d'avoir de moins en moins d'avions "militaires" dans l'armée. La décoration des Rallyes est tellement plus attrayante que celles des Cirrus !
2 des 3 Cirrus SR-20 de l'escadrille 50S arrivé en septembre 2013 |
Que va t-il advenir des appareils restant, la décision n'a pas encore été prise, peut être vendus, peut être ferraillé. L'ANAMAN (Association Nationale des Amis du Musée de l'Aéronautique Navale) a émis le souhait dans son dernier bulletin Catapulte (N°2) de récupérer l'un de ces appareils. Espérons qu'ils soient écoutés pour qu'au moins l'un de ces 16 Rallyes, qui ont vus passer des centaines de pilotes de l'aéronautique navale à leur commandes, soit sauvegardé.
63, 65 et 66 en vol en patrouille en 2008 (DR) |
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Il me reste un point à aborder pour être complet sur ces Rallyes, ce sont les décorations portés par les appareils de 1974 à 2013:
On pourrait croire au premier abord que cet avion qui ne fait jamais parler de lui, a eu une une seule décoration pendant ses presque 40 ans de service, et pourtant !
Quand on observe attentivement les photos, on se rend compte qu'il y a eu une multitude de changements parfois infimes qui peuvent aider à dater des photos et les remettre dans le contexte de leur époque.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la décoration de base, jaune à damiers n'est pas spécifique à la marine puisque d'autres appareils ont été livrés ainsi dans les années 70 par la SOCATA.
Le F-BULL, un Rallye civil qui porte la même décoration que ceux de la marine. Il est vu ici au Salon du Bourget 1973, un an avant que la marine ne prenne en compte ses Rallyes. (photo Nicolas Gauthier) |
Initialement les appareils sont reçus avec le simple marquage des deux derniers chiffres de leur numéro de série aux positions habituelle.
La décoration des appareils à leur livraison. (photo Roger Demeulle) |
Fin 76, début 77, ils reçoivent l'inscription "Marine" sur leur fuselage comme tous les aéronef de la marine à l'époque.
L'hélice est d'abord grise, avec la casserole d'hélice peinte de la même manière que l'appareil c'est à dire jaune.
Peu après leur entrée en service, des doubles bandes oranges font leur apparition aux extrémités de pales (comme sur tous les avions à hélice de l'aéronavale). La casserole d'hélice restant jaune.
Fréjus St Raphaël 1979, le Rallye 85 du SIV en retour de premier vol Solo (collection François Aubertel) |
A la fin des années 70, les appareils voient leur hélice peinte en noir (sauf aux abords immédiats de la casserole d'hélice)
Puis en 1979, un filet hélicoidal orange apparait sur la casserole d'hélice qui est toujours peinte en jaune.
Juin 1979 JPO à Fréjus St Raphaël, le Rallye 85 à l'avant possède un filet hélicoïdal mais la casserole d'hélice est toujours jaune. (photo Thunderstraks.com) |
Cela se voyant assez peu, elle est finalement peinte en noir, toujours avec le filet hélicoïdal.
Le Rallye 82 de la SVS entre 1980 et 1984 (pas de marquage Day Glow), la casserole d'hélice est maintenant noire. (photo Alain Ernoult) |
A ce moment là, les appareils n'ont toujours pas de marquage Day Glow. Ils le recevront vers 1984 à l'époque de la recréation de la 50S ils reçoivent donc l'insigne de la formation sur l'appareil sous le cockpit.
Vers 1984, les appareils ont maintenant le marquage orange Day Glow qui les caractérise, on distingue l'ancien logo de la SOCATA au milieu de la dérive qui disparaîtra rapidement. (DR) |
1988, l'hélice est maintenant totalement noire (en 1992 on observait encore des hélices noires et grises). (photo forum airshow) |
Cet insigne sera ensuite décalé sur la dérive vers 1989 position qui ne changera plus jusqu'au retrait de l'appareil.
Peu après l'apparition du marquage day glow, on note aussi la disparition du logo sud aviation (arboré jusqu'à maintenant sur la dérive), ce logo est remplacé par celui de l'aérospatiale qui prend place brièvement légèrement au dessus du stabilisateur.
Logo aérospatiale Rallye sur la dérive, sous un temps ... breton ! On voit bien l'ancienne police d'écriture du numéro de série (collection François Aubertel) |
A noter que comme tous les appareils de la marine, le rallye avait une cocarde haute visibilité avec liseré jaune de 1974 à 2001-2002 qu'il a ensuite abandonné pour la basse visibilité sans liseré jaune.A la même époque (2001-2002), la police d'écriture des marquages à changée pour une plus arrondie qui perdure aujourd'hui, c'est la dernière évolution notable des appareils.
Le Rallye de la 10S en 2001 sur la BAN de Hyères avec ses nouveaux marquages et sa cocarde "basse visibilité" (photo Olive spotter) |
La livrée ultime durant les 10 dernières années de service de l'appareil, vue en février 2013 (photo T-bird sur Tarmacs.net) |
Voilà, clap de fin pour les Rallyes, en espérant qu'on puisse en voir en vol encore longtemps dans les aéroclubs français et ce serait bien dans quelques musées français.
Merci à Netmarine, french fleet air arm, aviation magazine, air fan, le magazine Pingouin et mon père François Aubertel, instructeur à la 50S de 1988 à 1993.
Bonne journée
Baptiste Aubertel
Merci à Netmarine, french fleet air arm, aviation magazine, air fan, le magazine Pingouin et mon père François Aubertel, instructeur à la 50S de 1988 à 1993.
Bonne journée
Baptiste Aubertel
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Je dis bravo, baptiste.
RépondreSupprimerSuperbe article sur cet avion discret de la Marine. C'est se que j'appelle les seconds couteaux, peu visible lors des meetings aériens et que l'on aimerait voir plus.
Il y a quelques années, j'ai fait une série d'articles sur les Rallye dont je te joints les liens:
aviation-le-havre.over-blog.com/article-le-morane-saulnier-880-rallye-1-49736403.html
aviation-le-havre.over-blog.com/article-le-morane-saulnier-880-rallye-2-49804218.html
aviation-le-havre.over-blog.com/article-le-morane-saulnier-880-rallye-3-49809454.html
aviation-le-havre.over-blog.com/article-le-sauvetage-du-rallye-f-bryx-55491020.html
Bonne lecture et bonne journée
A+
Merci Sébastien,
RépondreSupprimerC'est fait avec plaisir, comme d'habitude... (= Merci pour tes articles sur les Rallyes, je vais regarder ça.
Bonne journée
Baptiste
Merci beaucoup Baptiste, vraiment intéressant! (Ruth Edwards, MS880B #2043 G-BYPN, ex F-BTPN).
RépondreSupprimerPassionnant pour ceux d¨entre nous qui aiment le Rallye. (Marcial Alvarez Rallye 110 ST EC-XRA ex F-GBSQ).
RépondreSupprimerMerci pour cet article très instructif.
RépondreSupprimerJ'ai eu la chance et le plaisir de m'occuper de la maintenance du 70 a L'ERCE lors de la fusion entre l'erc et la 10S. ( J'ai fais la fermeture et le déménagement de la 10s a st-Raphael)
C'est donc a Hyères que j'ai découvert cette "bestiole" jaune. J'ai adoré bosser dessus entre 1995 et 1997.