A cette époque là; l'école de chasse de Tours est rentrée de Meknès depuis mars 1961 avec ses T-33 et ouragans (qu'elle a abandonnée bien vite). L'armée de l'air a touchée deux types de T-33, ceux de constructions américaines (156) et ceux de construction canadienne (59) (livrés entre 1959 et 1962). Les numéros 21XXX étant canadiens. Parmi eux le 21111, le 111ème appareil construit sous licence par canadair. Contrairement aux appareils américains qui utilisent un réacteur Alison J-33, les appareils canadiens sont équipés d'un Rolls Royce Nene (moins puissant mais plus léger donnant donc une vitesse maximale supérieure aux appareils canadiens).
Le profil du T-33 N°21111 tel qu'on pouvait le voir à l'époque où il s'est écrasé. |
Regardons un peu l'historique de l'aérodrome de Corbas. Il est déjà utilisé durant la 2ème guerre mondiale par les allemands comme aérodrome de desserrement de Lyon Bron en cas de bombardement allié. Après guerre, début 1946 l'aérodrome trouve sa vocation civile, il se voit doté de 4 planeurs et de 4 avions remorqueurs.
Photo d'ambiance de la fin des années 60 à Corbas. |
Sur l'image suivante prise en 1952, il y a seulement deux hangars qui ont été construits en 1949 dont l'actuel hangar des parachutistes (celui de gauche). On peut voir sur la photo que l'activité vol à voile est déjà pas mal développée !
1952, les deux hangars sont au nord de l'aérodrome. |
En 1959 est créé un centre interclub de parachutisme à Corbas qui se développe et assure des formations de base au saut en parachute jusqu'en 1976 où il deviendra indépendant.
A ses débuts, il utilise un De Havilland DH-89 "Dragon rapide", le F-BGXH.
Par ailleurs, la section modèles réduits enregistre un franc succès de 1948 à 1952 avec le vol circulaire.
En 1964, on assiste à l'arrivée de l'alat à Corbas, la base prend rapidement sa forme actuelle. Sur la photo ci-dessous prise en 1965, on voit déjà les deux hangar d'EALC mais pas le tarmac devant qui sera fait l'année suivante. Le hangar des parachutiste est toujours là mais plus l'autre dont on distingue encore l'emplacement, l'accident du T-33 a déjà eu lieu.
1965, la base est crée à l'ouest de l'aérodrome. |
Mais revenons a l'accident du 23 janvier 1965. Ce jour là, l'équipage du T-33 21111 est composé d'un élève le Ltt Claude Gery entré dans l'armée de l'air en 1961, et d'un instructeur, le Sgc Robert Rocher. Ce dernier a appris a piloter à Corbas et ce jour là, à l'occasion d'une mission à haute altitude il décide d'effectuer quelques passages sur l'aérodrome.
L'appareil porte une décoration similaire à celui-ci (le 21112 qui est l'avion qui l'a suivi sur la chaîne de production Canadair). |
Voici un témoignage de l'époque:
"j'ai vu venant de l'ouest un avion a réaction faire une ressource en virant au sud pour revenir a basse altitude sur l'aérodrome puis tourner brutalement au dessus de moi en virant je l'ai aperçu plonger derrière les arbres qui bordent la ferme au nord de la dz une boule de feu, un grand bruit, en approchant le hangar mistral était en feu et des débris brûlant et fumant très loin en direction de la manche à air .
Dans le hangar mistral , le remorqueur plus des planeurs , notre dragon largueur et tout le stock de parachute ont été détruits."
un second témoignage dit:
"L'appareil, piloté par un jeune élève, accompagné par son instructeur, volait à très basse altitude lorsqu'il se présenta face à un hangar de stockage d'avions de l'aérodrome de Corbas.
Surpris par cette structure arrivant droit devant lui, le pilote aurait tiré brutalement sur le manche.
La forte assiette à cabrer aurait entraîné un décrochage de l'appareil, qui s'abattait ensuite sur le hangar. Les 2 occupants du T-33 ont été tués sur le coup. Les avions stockés dans le hangar ont été détruits."
source: http://www.crash-aerien.aero/forum/crash-t-33-corbas-rhone-1965-t16450-15.html
Sur cette vue actuelle de l'aérodrome, la trajectoire approximative du dernier passage de l'appareil (avec la localisation de l'ancien hangar "mistral". |
L'appareil s'écrase donc dans les champs au Nord du terrain avec ses deux occupants qui ont malheureusement péris dans l'accident (j'ai tenté de reconstitué les positions des morceaux de l'épave, mais n'étant pas été témoin, j'ai pu me tromper). J'ai pris comme repères, la voiture vue sur les photos, les arbres, les routes en me basant sur le fait que l'avion venait du sud et qui le deuxième hangar n'a pas été touché:
Entre les numéros 3 et 6, le point rouge représente l'emplacement supposé de la voiture présente sur les photos |
1- Voici ce qu'il reste à l'emplacement du hangar, on distingue encore ce qui semble être les restes du Dragon Rapide. |
2-Un reste de train d'atterrissage principal de l'avion |
3- L’empennage de l'avion (on distingue la voiture en arrière plan) |
4-Quelques restes du moteur (Rolls Royce Nene) |
Qui ressemble normalement à ça ! |
5-Un morceau du tronçon central de l'avion |
6-Sur cette autre photo (surement un bout de fuselage du T-33) on distingue encore la voiture à l'arrière plan à droite. |
Aujourd'hui, à l'emplacement du hangar mistral, il ne reste rien. Depuis les hangars du vol moteur et des ailes anciennes ont été construits |
L'arrière du hangar des parachutistes seul bâtiment existant à l'époque avec la base Alat. |
Ici:
Les champs où reposait l'épave ont été retournés des dizaines de fois enfouissant les morceaux profondément. |
Sur la photo suivante, en 1966, on voit déjà les travaux de construction des hangar du vol à voile. La base Alat s'est encore développée, le tarmac est tout neuf et on distingue plusieurs Cessna L-19 Bird dog.
La base de Corbas en 1966. Sur le toit des hangars, on peut même distinguer les mentions "A.L.A.T " et "Corbas". |
Cessna L-19 Bird Dog (préservé en état de vol aux ailes anciennes de Corbas). |
En 2012, un autre T-33 canadien, le 21031 a rejoint la collection d'EALC à Corbas, cela permettra sans aucun doute d'évoquer la mémoire de ces deux pilotes puisque à ma connaissance, aucune stèle ne rappelle le souvenir de cet accident qui reste uniquement présent dans les mémoires.
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Salut Baptiste
RépondreSupprimerSi le 21031 est fictif, il n'y a plus qu'à peindre le T-33 en 21111, comme ça l'hommage sera total.
Le Dragon Rapide du MAE est peint comme celui en photo, sauf qu'il est F-BHCD au lieu de F-BHCO.
Bon week end
A bientôt
Bonjours,
RépondreSupprimerJe cherche un moteur a réaction.(pas pour modèle réduit)
Je ne sait pas si on peut en trouver dans une casse ou autre part.
Pourriez vous m'éclairer a ce sujet.
merci d'avance.
neo_demi_dieu@hotmail.com
Bonjour je suis le fils du pilote Claude GERY et je découvre aujourd'hui 55 ans après cette recherche. merci d'avoir sauvegarder ces témoignages en l'honneur des 2 pilotes. Mes encouragements vous accompagnent pour votre plan de rénovation de l'avion et projet de stéle pour mon pére et son instructeur. Bien à vous François GERY
RépondreSupprimerLe pilote de l'appareil se nommait Robert Rocher, il était instructeur, et avait fait ses débuts en pilotage au terrain de vol à voile de Corbas.C'était un passionné, qui ne vivait que pour voler.
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