Incendie à Teyran 30 et 31 aout 2010

 Pour aujourd'hui, voici un article que j'avais écris pour le forum Tarmacs.net que je reposte ici:

Voici ce qui m'est arrivé les 30 et 31 aout derniers dans l'Hérault durant les incendies qui ont ravagés
la région. Je rend ici un hommage largement mérité au soldat du feu (volant ou non) sans qui je n'aurai
plus de maison.

Je vais vous faire un récit de ce que j'ai vécu.

C'est vers 15h le 30 aout que j'aperçois les premières fumées puis peu après les premiers canadairs.
Ma première réaction est celle du spotter, je cours vers mon appareil et m'installe sur le toit de
la maison pour observer la noria de canadair, dash et autre tracker qui disparaissent au creux d'un vallon pour larguer leur eau: que c'est beau! on en viendrait presque à espérer que le feu se rapproche pour voir les largages.









A ce moment je ne sais pas encore que mon vœux va être exaucé. L'après midi se déroule, et j'ai l'impression que la base du nuage de fumée est moins sombre: Les pompiers sont surement en train de le maitriser me dis-je.
Mais vers 19h un voisin m'apprend que au contraire le ne fait que s'étendre. Il me propose de m'emmener sur les hauteurs du village.

Le spectacle est impressionnant, sur plusieurs kilomètres s'étale le feu qu'un vent violent rapproche
chaque minute de nous. Là, nous apprenons que le feu est laissé libre: Les pompiers sont débordés par les autres incendies, les moyens sont orientés vers d'autres foyer et le soleil commence à se coucher. Les routes alentours commencent à être coupées, je commence à prendre la mesure de ce qui m'arrive. Dernière espoir avant la nuit, les pompiers voyant que le feu laissé libre avançait trop on rappelés les moyen aérien, nous les voyons revenir avec un soupir de soulagement mais rien n'est gagné, les quelques passages effectuées avant la tombée de la nuit n'ont réussi qu'a ralentir légèrement l'incendie.

A 20h15, le départ des derniers avion laisse un grand vide.

Une longue nuit commence.

Je commence à tourner en rond chez moi, à rassembler mes affaires les plus précieuses, je me sens un peu idiot de faire ça alors que le feu est encore à quelque kilomètres, mais la nuit tombé, celui-ci est beaucoup plus impressionnant, contrairement à la journée, nous pouvons voir les arbres nimbés de lueurs rougeâtres.
On charge les voitures sous une pluie de cendre, puis un haut parleur retentit, il faut se calfeutrer!
Les flammes grossissent de plus en plus, mais heureusement le silence inquiétant de la nuit est brisé par les sirènes des pompiers.
Malgré ça, le pâté de maison voisin est évacué vers 22h. On se prépare à faire des tours de garde dans ma famille, je m'endors en premier vers minuit.

Je ne découvre la suite qu'au petit matin vers 6 heures sur internet et par les infos, le feu est toujours là mais ne menace plus directement mon village, il a été arrêté a 1000 m de chez moi par les pompiers, mais il n'est pas pour autant éteint puisqu'il menace le village voisin où la caserne de pompiers a brulée malgré le millier de pompier qui s'y trouve. Mais les informations sont optimistes puisque la sécurité civile est en route.

Cette fois ci, rien n'est laissé au hasard, ce sont pas moins de 9 canadairs et un dash qui arrivent. Nous entendons les premiers turbopropulseurs vers 7h et le ballet aérien commence, guidés par le beech 200, les canadairs larguent avec précision leur charge avant de retourner écoper sur la méditerranée.

Enfin, à 9h, je suis parti pour 2 mois pour lyon, emportant comme dernière image une patrouille de 9 canadairs.

Des soirées comme ça, ça vous fais sacrément réfléchir, et bien que connaissant la sécurité civile, quand elle arrive pour nous, on voit les choses très différemment.